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Une mort qui ne résout pas tout

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La mort d’Oussama Ben Laden garantit-elle d’ores et déjà la réélection de Barak Obama dans un an et demi ? Rien n’est moins sûr, si l’on se souvient qu’à un échelon inférieur, l’arrestation d’un autre fugitif célèbre, Yvan Colonna, à la veille d’un référendum en Corse n’avait pas empêché le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, de perdre ledit référendum. Il n’en demeure pas moins que la suppression de Ben Laden constitue un succès politique et personnel considérable pour le président américain. Car elle valide sa stratégie. En mettant l’accent sur l’Afghanistan (et le Pakistan), quand Georges W. Bush était obsédé par l’Irak, et en tendant la main au monde arabe quand les néo conservateurs ne croyaient qu’à la force, le président démocrate a réussi là où son prédécesseur avait échoué.

Il n’en demeure pas moins que les problèmes n’ont pas disparu avec  Ben Laden. La menace terroriste demeure, peut-être même accrue dans un premier temps. Les victimes de l’odieux attentat de Marrakech, auxquelles Nicolas Sarkozy rendait hier hommage, sont là pour nous le rappeler si besoin était. Nos otages, qu’ils croupissent au Sahel ou en Afghanistan, ne seront pas libérés comme par enchantement. Voilà bien longtemps qu’Al Quaïda, le monstre créé par Ben Laden, n’était qu’une nébuleuse, une appellation dont le terroriste le plus célèbre ne contrôlait pas toutes les ramifications. L’AQMI, qui détient les employés d’Areva, n’a qu’un lointain rapport avec l’organisation de Ben Laden, et il faut surtout craindre de ce côté la montée des revendications crapuleuses. Quant aux journalistes enlevés en Afghanistan, ils l’ont été par une organisation talibane, à priori indépendante d’Al Quaïda.

Et c’est là que se repose la question de l’intervention occidentale dans ce pays. Décidée après les attentats du 11 septembre, cette intervention militaire n’avait pas pour seul but – même si c’était le principal – la capture de Ben Laden, mais aussi l’éradication du régime taliban qui l’avait abrité. Or, la persistance de la rébellion talibane montre que la mission, même dix ans après, n’est pas achevée. La seule disparition du chef d’Al Quaïda ne saurait donc justifier la fin des opérations en Afghanistan puisque ceux qui lui ont donné asile menacent toujours de revenir. La mort de Ben Laden, si elle constitue une bonne nouvelle, ne signifie donc pas la fin de tous les problèmes ou de toutes les menaces.


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